Les « grins » sont des espaces de convivialité où les hommes se rencontrent pour discuter autour d’un thé. Dans ce forum, ceux-ci représentent des espaces d’échanges et de dialogues lors des sessions parallèles.
Thème
Cadre normatif (juridique et institutionnel) de la participation pour une démocratie participative effective
Le premier groupe de réflexion (grin) se penchera sur les fondements juridiques et institutionnels de la participation citoyenne. Il s’agira d’analyser les cadres légaux existants et de proposer des améliorations pour garantir une participation effective des citoyens dans les processus décisionnels. Le pays désigné comme intervenant pour le partage d’expérience est le Libéria.
Modérateur

Dr Tchemindja KONE
Intervenant 1

Mme Carolyn ZODUAH MYERS
Intervenant 2

M. Armand VIGNON
Intervenant 3

Professeur AGBROFFI Joachim
Contexte
La participation citoyenne constitue un pilier fondamental de la démocratie et de la bonne gouvernance, représentant le socle sur lequel se construit une société inclusive et participative. En Côte d’Ivoire, cette aspiration démocratique s’est progressivement institutionnalisée à travers un cadre juridique qui consacre explicitement le droit à la participation citoyenne, marquant ainsi l’engagement du pays vers une gouvernance plus collaborative.
L’évolution de ce cadre participatif s’est notamment accélérée avec l’adhésion de la Côte d’Ivoire au Partenariat pour un Gouvernement Ouvert (OGP) en 2015, témoignant d’une volonté politique affirmée d’associer davantage les citoyens à la gestion des affaires publiques. Cette démarche s’est accompagnée de la mise en place progressive d’institutions et de mécanismes de participation, visant à créer des espaces de dialogue entre l’administration et les citoyens.
Toutefois, malgré ces avancées significatives sur le plan législatif et institutionnel, l’effectivité de la participation citoyenne reste confrontée à des défis majeurs. Les résultats de l’Enquête sur le Budget Ouvert (EBO) sont particulièrement révélateurs : avec un score de seulement 4/100 en matière de participation publique pour les périodes 2021-2023, la Côte d’Ivoire fait face à une réalité préoccupante quant à l’implication concrète des citoyens dans les processus décisionnels, notamment budgétaires.
Ces difficultés se manifestent à plusieurs niveaux : un écart persistant entre les textes et leur application effective, une complexité administrative qui décourage l’engagement citoyen, une méconnaissance généralisée des dispositifs existants par les populations, et une coordination insuffisante entre les multiples acteurs institutionnels. À ces obstacles s’ajoutent des contraintes en termes de ressources, limitant la portée des dispositifs participatifs, ainsi qu’un besoin criant de renforcement des capacités des différentes parties prenantes.
Néanmoins, le contexte actuel offre des opportunités prometteuses pour revitaliser la participation citoyenne. La volonté politique manifeste de renforcer l’engagement citoyen se traduit notamment par le développement d’outils numériques innovants comme les plateformes Milliê et SPACIA, qui modernisent les interfaces entre l’administration et les usagers. Parallèlement, l’existence d’espaces traditionnels de dialogue social, tels que les « Grins », représente un atout considérable pour ancrer la participation citoyenne dans les pratiques socioculturelles locales.
C’est dans cette perspective que le Programme Pays de Renforcement des Capacités (PPRC) et ses partenaires ont initié ce forum, privilégiant le format du « Grin » comme modalité d’échange. Cette approche, profondément ancrée dans la tradition ouest-africaine du dialogue social, offre un cadre particulièrement propice pour aborder les questions complexes de gouvernance publique. En effet, le « Grin », par sa nature inclusive et son caractère convivial, facilite l’émergence de solutions innovantes directement inspirées des réalités locales, renforçant ainsi l’efficacité et l’appropriation des dispositifs de participation citoyenne.
Objectifs
A. Objectif général
Analyser le cadre normatif de la participation citoyenne et identifier les leviers d’amélioration pour une démocratie participative effective en Côte d’Ivoire.
B. Objectifs spécifiques
- Pour l’Axe 1 (Cadre juridique et institutionnel) :
- Examiner les dispositions constitutionnelles et légales existantes
- Évaluer l’efficacité des mécanismes institutionnels actuels
- Identifier les obstacles à l’application effective des textes
- Proposer des améliorations du cadre normatif
- Pour l’Axe 2 (Démocratie représentative et cohésion sociale) :
- Analyser les interactions entre institutions et citoyens
- Évaluer l’impact des mécanismes participatifs sur la cohésion sociale
- Identifier les bonnes pratiques de participation inclusive
- Formuler des recommandations pour renforcer le lien social
Thème
Modalités de participation citoyenne dans la gouvernance publique
Le deuxième grin explorera les différentes formes de participation citoyenne dans la gouvernance publique. Il s’intéressera aux mécanismes existants et aux nouvelles pratiques émergentes, en cherchant à identifier les facteurs qui favorisent ou entravent une participation active des citoyens. Les pays désignés comme intervenant pour le partage d’expérience sont le Bénin et la République démocratique du Congo.
Modérateur

M. Edmond M'BIA
Intervenant 1

M. Fidel YAPI
Intervenant 2

M. Jean Pierre DEGUE
Intervenant 3

Bishop Abraham DJAMBA SAMBA Wa SHAKO
Contexte
La gouvernance locale et la participation du public aux processus budgétaires représentent des fondements incontournables de la démocratie participative moderne. En Côte d’Ivoire, le cadre politique institutionnel structure cette gouvernance à travers l’exercice des pouvoirs déconcentré et décentralisé, créant ainsi une dynamique d’interaction entre les autorités administratives, les gouvernements locaux et les autorités coutumières. Cette architecture institutionnelle vise à rapprocher la décision publique des citoyens et à renforcer leur implication dans la gestion des affaires locales.
L’inclusion des citoyens dans les processus décisionnels locaux constitue un levier essentiel pour le développement territorial. Elle permet non seulement d’enrichir la qualité des décisions publiques par l’apport des connaissances et expériences locales, mais également de renforcer l’appropriation et la durabilité des initiatives de développement. Cette participation citoyenne s’avère particulièrement pertinente dans le domaine budgétaire, où la transparence et l’engagement des populations peuvent significativement améliorer l’efficacité des dépenses publiques.
Cependant, en matière de participation budgétaire, la Côte d’Ivoire rencontre des défis significatifs, comme l’illustre le score de 4/100 obtenu lors des enquêtes sur le Budget Ouvert (2021-2023). Ce résultat est l’expression de l’ampleur du travail à accomplir pour renforcer l’implication des citoyens dans les processus budgétaires. Néanmoins, plusieurs expériences encourageantes émergent sur le terrain. L’élaboration participative des politiques sectorielles, la co-construction des plans de développement locaux, l’expérimentation des budgets participatifs dans certaines collectivités, et le développement de plateformes de consultation citoyenne témoignent d’une dynamique positive vers une gouvernance plus inclusive.
Dans cette perspective, le Programme Pays de Renforcement des Capacités (PPRC) et ses partenaires ont délibérément choisi le format du « Grin » pour cette session d’analyse et de réflexion. Cette modalité traditionnelle de dialogue, profondément ancrée dans le tissu social ouest-africain, offre un espace particulièrement propice pour examiner les questions de gouvernance locale et de participation budgétaire. Le « Grin », par sa nature inclusive et son enracinement dans les pratiques socioculturelles ivoiriennes, facilite l’émergence de solutions innovantes directement inspirées des réalités locales, renforçant ainsi la pertinence et l’efficacité des mécanismes participatifs proposés.
Objectifs
A. Objectif général
Analyser les modalités actuelles de participation citoyenne dans la gouvernance publique et identifier les moyens de renforcer l’engagement citoyen au niveau local et budgétaire.
B. Objectifs spécifiques
- Pour l’Axe 3 (Gouvernance locale et engagement citoyen) :
- Évaluer l’efficacité des mécanismes de participation locale
- Analyser l’articulation entre les différents niveaux de gouvernance
- Identifier les bonnes pratiques de gouvernance participative
- Proposer des améliorations pour renforcer l’engagement citoyen
- Pour l’Axe 4 (Participation du Public et processus budgétaire) :
- Examiner les dispositifs de participation budgétaire existants
- Évaluer l’accessibilité de l’information budgétaire
- Identifier les obstacles à la participation budgétaire
- Formuler des recommandations pour améliorer la participation
Thème
Outils et instruments de redevabilité pour une responsabilisation/meilleure reddition de comptes dans l’action publique
Le troisième grin se concentrera sur les outils et les mécanismes qui permettent d’assurer la redevabilité des acteurs publics. Il s’agira d’évaluer l’efficacité des mécanismes existants et de proposer de nouvelles approches pour renforcer la transparence et la responsabilité dans l’action publique. Le pays désigné comme intervenant pour le partage d’expérience est le Cap-Vert.
Modérateur

M. Tahirou KONE
Intervenant 1

Mme Prudence CELE
Intervenant 2

M. Eric NGABONZIZA
Intervenant 3

M. Issa RAMDE
Contexte
La redevabilité dans l’action publique et le développement des technologies numériques constituent des éléments fondamentaux pour la transformation de la gouvernance en Côte d’Ivoire. Les investissements réalisés dans le domaine numérique visent à redéfinir les interactions entre l’administration et les citoyens, en instaurant de nouveaux modes de participation et de contrôle citoyen. Cette évolution s’inscrit dans une démarche globale de modernisation des services publics et de renforcement de la transparence administrative.
Dans cette dynamique, la Côte d’Ivoire a développé un écosystème numérique innovant comprenant diverses plateformes complémentaires. Le portail « Milliê » facilite la consultation citoyenne et renforce le dialogue entre l’administration et les usagers. La plateforme « SPACIA » permet aux citoyens de dénoncer les faits de corruption et les infractions assimilées, renforçant ainsi confiance et la transparence dans la mise en œuvre des politiques publiques. L’application « Contrôle citoyen » contribue à la régulation des prix et à la protection du consommateur. Le portail national open data (data.gouv.ci) démocratise l’accès aux données publiques, tandis que l’Observatoire du Service Public (OSEP) assure un suivi continu de la qualité des services administratifs.
Toutefois, l’impact de ces innovations technologiques sur la redevabilité sociale reste en deçà des attentes. L’accessibilité et l’appropriation des outils numériques demeurent inégales sur le territoire national, avec une fracture numérique particulièrement marquée entre les zones urbaines et rurales. Le renforcement des capacités des utilisateurs et une meilleure coordination des initiatives apparaissent comme des conditions essentielles pour maximiser l’utilité de ces dispositifs.
Dans ce contexte, le Programme Pays de Renforcement des Capacités (PPRC) et ses partenaires ont choisi d’aborder ces questions à travers le format traditionnel du « Grin ». Cette approche, profondément ancrée dans les pratiques sociales ivoiriennes, offre un cadre propice pour examiner les enjeux technologiques à travers le prisme des réalités locales. Le « Grin », par sa nature inclusive et conviviale, permet d’explorer collectivement les moyens d’adapter et d’approprier ces innovations numériques aux besoins spécifiques des communautés, tout en préservant les dynamiques sociales traditionnelles qui font la richesse du tissu sociétal ivoirien.
Objectifs
A. Objectif général
Analyser l’efficacité des mécanismes de redevabilité et des outils numériques existants pour améliorer le contrôle citoyen de l’action publique.
B. Objectifs spécifiques
- Pour l’Axe 5 (Mécanismes de redevabilité sociale) :
- Évaluer les dispositifs actuels de contrôle citoyen
- Analyser l’efficacité des mécanismes de redevabilité
- Identifier les bonnes pratiques de suivi citoyen
- Proposer des améliorations des systèmes de redevabilité
- Pour l’Axe 6 (E-Gouvernance) :
- Examiner l’utilisation des outils numériques existants
- Évaluer l’accessibilité des plateformes
- Identifier les obstacles à l’adoption du numérique
- Formuler des recommandations pour améliorer les services
Thème
Valeurs sociétales et responsabilité citoyenne pour un développement durable et inclusif
Le quatrième grin abordera la question de la responsabilité citoyenne et de son rôle dans le développement durable et inclusif. Il s’agira d’explorer les valeurs sociétales qui sous-tendent l’engagement citoyen et d’identifier les leviers pour encourager une participation active des citoyens à la construction d’un avenir meilleur. Le pays désigné comme intervenant pour le partage d’expérience est l’Afrique du sud.
Modérateur

M. Jean Paul AKA
Intervenant 1

M. Ameth DIEYE
Intervenant 2

Dre Oumou KOUYATE
Intervenant 3

M. Serge NIANGO
Contexte
La Côte d’Ivoire se distingue par une remarquable diversité culturelle et religieuse qui constitue un patrimoine inestimable pour son développement. Cette richesse socioculturelle, ancrée dans des traditions séculaires, représente un atout considérable pour bâtir un modèle de développement authentiquement ivoirien. La loi n° 2014-390 du 20 juin 2014 d’orientation sur le développement durable vient renforcer cette vision en reconnaissant explicitement l’importance de la participation citoyenne et de l’engagement communautaire dans la réalisation des objectifs de développement.
L’histoire du développement des nations démontre que la prise en compte des valeurs sociétales et culturelles constitue un facteur déterminant de réussite. Les pays qui ont su harmoniser leurs traditions avec la modernité ont généralement connu des trajectoires de développement plus équilibrées et durables. En Côte d’Ivoire, cette symbiose entre valeurs traditionnelles et aspirations modernes s’exprime notamment à travers le rôle des leaders religieux et traditionnels, qui œuvrent quotidiennement au maintien du dialogue intercommunautaire et de la cohésion sociale.
Face aux défis environnementaux grandissants, les savoirs traditionnels et les pratiques ancestrales de préservation de l’environnement se révèlent d’une pertinence renouvelée. Ces connaissances, transmises de génération en génération, offrent souvent des solutions adaptées aux contextes locaux et respectueuses des équilibres naturels. Parallèlement, le renforcement de la cohésion sociale, fondé sur les valeurs de solidarité et de dialogue propres à la société ivoirienne, apparaît comme une condition indispensable pour un développement harmonieux et inclusif.
Dans ce contexte, le Programme Pays de Renforcement des Capacités (PPRC) et ses partenaires ont délibérément choisi le format du « Grin » pour cette session. Cette forme traditionnelle de dialogue social, profondément enracinée dans la culture ouest-africaine, constitue un espace idéal pour explorer les interconnexions entre traditions, valeurs sociétales et développement durable. Le « Grin », par sa nature inclusive et son ancrage culturel, facilite naturellement le dialogue intergénérationnel et interreligieux, permettant ainsi d’enrichir la réflexion sur le développement par la sagesse traditionnelle tout en l’orientant vers les défis contemporains.
Objectifs
A. Objectif général
Examiner comment les valeurs sociétales et la responsabilité citoyenne peuvent contribuer à un développement durable inclusif, en s’appuyant sur les traditions et le dialogue interreligieux.
B. Objectifs spécifiques
- Pour l’Axe 7 (Développement durable et civisme) :
- Analyser les liens entre valeurs traditionnelles et développement durable
- Évaluer les pratiques d’éco-citoyenneté existantes
- Identifier les initiatives locales réussies
- Proposer des actions pour renforcer la responsabilité environnementale
- Pour l’Axe 8 (Religion, traditions et paix) :
- Examiner le rôle des leaders religieux et traditionnels
- Analyser les mécanismes traditionnels de résolution des conflits
- Identifier les bonnes pratiques de dialogue interreligieux
- Formuler des recommandations pour la consolidation de la paix